Cette page n'était pas présente lors de la restitution de ce site internet aux professeurs correcteurs mais a été rajoutée pour vous faire profiter du script de notre oral et des séquences diffusées. Chaque couleur correspond à l'un d'entre nous qui joue un ou deux personnages.

Oral

André de Poupillac : Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue dans votre journal de la rédaction de Banal +. Vous le savez, en ce moment, de nombreux débats ont lieu sur la manière dont les journaux télévisés (tel que le notre présentent les informations). Un de facteurs sont les audiences. Justement, dans cette édition spéciale, nous allons étudier les audiences audiovisuelles, plus précisément celles des JT, au grand damn de la concurence. Pour en parler, je reçois Arnaud Focu, bonsoir.

Arnaud Focus : FocuS.
André : Ah, Focus, excusez-moi.
Arnaud : Bonsoir.
André : M. Focus, merci d’avoir accepté notre invitation.
Arnaud : C’est un plaisir.
André : Vous travaillez à Médiamétrie, quel est votre poste exactement ?
Arnaud : Je suis responsable des analyses de sondages.
André : Bien. On revient à vous dans quelques instants, pour l’heure on est en duplex des coulisses du Faux Journal de l’Info, bonsoir Patrick.
Patrick PDA : Bonsoir André, bonsoir à tous. Ce soir un journal exceptionnel puisque dans la lignée de votre édition spéciale, nous recevrons le rédacteur en chef d’un grand journal télévisé pour parler du rôle des présentateurs.

Patrick : Voila André, vous l’entendez, ce soir un journal qui s’annonce très chaud.
André : Merci Patrick qu’on retrouvera dans le Faux Journal de l’Info dans quelques minutes, juste après cette édition spéciale. On revient à vous, M. Focus. Avant tout : quel est le rôle de Médiamétrie ?
Arnaud : Et bien, Médiamétrie se charge de sonder un panel représentatif de télespectateurs, représentatif de la population française, afin de déterminer les audiences de divers programmes télévisés.
André : Les audiences qui sont dévoilées le matin par exemple à la radio viennent de vous ?
Arnaud : Exactement.

André : En ce qui concerne les JT (puisqu’il s’agit du thème de cette émission), peut-on dire qu’ils se font une guerre farouche entre eux ?
Arnaud : Oui mais pas qu'entre eux. On note que depuis l’arrivée de la série sur la chaîne concurrente... Heu... Je ne sais pas si je peux la citer...
André : Oui oui, allez y.
Arnaud : Plus Belle la Vie, les audiences ont chuté. En 2000 (avant la diffusion de la série), 65% des français suivaient les bulletins d’information. En 2008 (soit quelques temps après le début de la série), les audiences ont chuté de 7 points. 58% des français seulement regardent en mangeant les informations.
André : Justement, est-ce que c’est propre à la France d’avoir les journaux télévisés en mangeant ?
Arnaud : Tout à fait. Bon, je n’ai pas les chiffres de mes collègues étrangers sous la main, mais je peux vous assurer que les audiences ne sont pas les mêmes à l’étranger du fait que les journaux télé ne sont pas diffusés (énumère avec ses doigts) d’une part à l’heure du repas ; d’autre part en même temps. Alors qu’en France, vous le voyez, à part pour les “petits” journaux comme le 19-45 de M6, les gros mastodontes que sont les 20H de TF1 et France 2 sont diffusés quand la majorité des français dîne, et ce n’est pas sans influence sur les audiences.
André : Alors, bien que ces JT fassent “la guerre” à la série d’une chaîne concurrente, ont-ils une formule propre qui leur permet de se démarquer entre eux ?
Arnaud : Pour répondre à cette question, il faut aborder deux aspects. Tout d’abord, et je pense que tout un chacun est capable de s’en rendre compte, les journaux de TF1 et France 2 ne se démarquent pas vraiment du point de vue de leur formule. En revanche, c’est lorsqu’il y a un changement de formule que les audiences sont bouleversées. En effet, il y a quelques années, France 2 a décidé (pour contrer TF1 évidemment) de changer sensiblement son journal de 20h et d’y ajouter (énumère avec ses doigts) un dossier (c’est à dire reportage plus long et plus approfondit vers le milieu de l’édition) et un invité (ce qui a l’avantage de rendre le journal plus vivant et de réduire les coûts de production, double avantage pour la chaîne publique).
André : Et ces changements ont réellement eu une influence sur l’audimat ?
Arnaud : Ah oui, et pas qu’un peu. Il faut savoir que TF1 à cette période là a perdu environ 1 million de télespectateurs, ce qui n’est pas rien. Bon, il faut relativiser, France 2 n’a pas tout récupéré, “seulement” (si j’ose dire) entre 300 000 et 400 000 personnes. Et TF1, n’étant pas bête, a copié (en quelques sortes) la nouvelle formule de France 2.
André : Une autre question : y a-t-il une certaine concurrence entre les journaux de TF1, France 2 et M6 avec les chaînes d’info permanente de la TNT ?
Arnaud : Non, non, et pour la bonne et simple raison que leurs pics d’audiences sont plutôt le matin, vers 18H et vers 22H.
André : Une dernière question pour conclure : pensez-vous que Les Guignols de l’Info (le JT parodique que l’on a peu abordé aujourd’hui) peuvent avoir une influence sur les français ?
Arnaud : (hésite longuement) Je ne sais pas trop, certains pensent que oui, d’autres que non... Je pense que cela dépend en premier lieu du télespectateur, s’il est influençable ou pas.
André : Bien. Merci M. Focus d’avoir accepté notre invitation.
Arnaud : C’est moi qui vous remercie.
André : Merci à vous d’avoir suivi cette édition ; tout de suite vous retrouvez le Faux Journal de l’Info, quand à nous, nous nous retrouverons demain à 20H, passez une très bonne soirée sur Banal+.

Patrick : L’évènement de ce lundi 19 mars ce sont les audiences des JT qui ont été analysées au sein même d’un JT, l’occasion de se faire de l’autocongratulation mais également de s’attirer les foudres de la concurrence.

Patrick : Rahlala, ils ont vraiment tout prévu quand il s’agit de tenter de contrer les fortes audiences de Plus Belle la Vie.

Patrick : Nous sommes en 2012 et vous regardez l’ancêtre d’internet, bonsoir !

Patrick : On commence donc par cette analyse des audiences des JT. A la rédaction du Faux Journal de l’Info, nous avons décidé d’en parler également, et surtout de l’élément qui peut les influer fortement, l’élément charismatique (se montre implicitement), important si ce n’est principal dans un journal télévisé : le présentateur. C’est pourquoi...
Paul Henry Crousillac (coupe la parole): En effet Patrick, nous allons donc voir un reportage sur...
Patrick (coupe la parole) : Mais qu’est-ce que vous faites dans mon journal, vous ?
Paul Henry : Et bien mon chez Patrick, je co-présente avec vous cette édition du journal...
Patrick (coupe la parole) :  Oui mais Paul Henry, c’était il y a 30 ans ça, depuis que tu as été viré, les choses ont changé !
Paul Henry: Que nenni cher collègue, je me souviens comme si c’était hier de l’époque où nous étions une dizaine de présentateurs, quasiment un pour chaque sujet !
Patrick : Pff, ça c’était au tout début, et ça n’avait ni queue ni tête !
Paul Henry : Pas du tout ! Au départ il s’agissait de quelques reportages autours de notre belle région parisienne, commentés par une voix off, dont j’étais d’ailleurs un ami intime, et qui une nuit...
Patrick (coupe la parole) : Vi, vi vi. C’est ta vie privée, et si tu étais un bon présentateur, tu saurais qu’on ne doit pas mêler notre vie privée dans notre travail !
Paul Henry : Absolument, Patrick, mais rien n’empêche de faire quelques petites plaisanteries ! Je me souvient encore de Yves Morousi qui a présenté un journal avec un casque de chantier Bouygues lors du rachat de TF1 par le grand patron de cette boite de travaux publics ! Et comme je tiens à le souligner, mon ami Yves n’était pas seul pour présenter les nouvelles mais était accompagné de la ravissante Marie-Laure Augry, successeuse de Michel Denisot, Jean Pierre Pernaud et j’en passe...
Patrick : D’accord, Morousi a voulut souligner son indépendance lors de la privatisation de la première chaîne, mais ce n’est pas pour autant qu’il a déballé ses opinions publiquement.
Paul Henry : Ah bon ? Et présenter son journal en imperméable et lunettes noires comme le général Jaruzelski le jour de son coup d’Etat en Pologne, en remplaçant son célèbre “bonjour” par “Dzień dobry”, c’est parce qu’il voulait présenter le JT sous la pluie par grand soleil à la télé polonaise peut-être ?
Patrick : Heu...
Paul Henry : Ben voila, c’est ce que je disais. Donc si je veux me pointer dans ton journal, je le fais comme je le sens.
Patrick : Non, pas du tout, parce qu’il n’y a qu’un seul présentateur, et c’est moi !
Paul Henry : Mais t’embête pas, je te dis, à l’époque on était une dizaine pour un seul JT, et on changeait quasiment à chaque fois, on aurait dit un casting !
Patrick : Oui mais ça ne ressemblait à rien ! Les télespecteurs ne pouvaient pas donner de visage à l’info, et la formule a été rapidement remplacée par les duos de présentateurs.
Paul Henry sursotte face au public, se retourne lentement vers Patrick en le poingtant du doigt.
Patrick : Ben quoi, qu’est-ce que j’ai dit ?
Paul Henry : Tu peux répéter la fin de ta phrase je te prie ?
Patrick : La formule a été rapidement remplacée par les duos de présentateurs.
Paul Henry : Voila, c’est ce que je disait, en duo ! (fait mine de se réinstaller correctement en disant) Alors est-ce qu’on peut m’afficher le prompteur...
Patrick (coupe la parole) : Non, non, non ! C’est mon JT ! C’est moi qui décide, je présente seul, je...
Paul Henry : Et t’en a pas marre de tout ça ? Tu fais tout tout seul, ça te fatigue pas ?
Patrick : Des fois, je dois l’avouer...
Paul Henry : Parle pas de ta vie privée, bonhomme, tu viens juste de me le dire ! Et cherche pas : la division du travail, y a que ça de vrai !
Patrick (à part) : Hum, c’est vrai que de ce point de vue là, il n’a pas tout à fait tors... (au public) Allez la suite !

Patrick : Voila, sans transition, médias ! Certains reprochent aux Guignols de l'Info, le faux JT parodique, de ne pas s'inspirer de faits réels pour faire leurs magnétos, alors est-ce vrai ? Pour vérifier voyons un extrait du clip de campagne qu'ils ont fait pour Nicolas Sarkozy...

Patrick : Voyons maintenant un extrait de celui fait pour François Bayrou...

Patrick : Et enfin celui pour François Hollande...

Patrick : Pour finir, comparons à ce que nous avons proche de chez nous, ici, à Castres !

Patrick : Rooh, elles sont dures les critiques. Franchement, on ne dirait pas qu'il y a des auteurs différents pour le dernier.

Patrick : Voila, je suis maintenant avec Philippe Souris, bonsoir.
Phillipe Souris : Bonsoir.
Patrick : M. Souris, vous êtes rédacteur en chef d’un grand journal télévisé, et vous êtes le mieux placé pour nous parler des présentateurs de JT puique que c’est vous qui dirigez le journal...
Philippe Souris : Oui ben ça va, tes téléspectateurs sont pas idiots, ils savent ce qu’est un rédac’ chef !
Patrick : Heu... oui. Donc, comment procédez-vous pour élaborer un journal télévisé regardé par des millions de télespectateurs ?
Philippe Souris: Et ben, tu l’sais pas ? T’as jamais participé à des conf’ de rédaction ou quoi ?
Patrick : Ben si, moi si, mais pas les télespectateurs, et si vous êtes là c’est un peu pour leur expliquer...
Philippe Souris : Bon, pour faire court (parce que j’ai pas que ça à faire), on se réunit, on décide de quoi on va parler, je dis à la présentatrice que le col roulé de hier soir ça valait rien et que je préfère les décolletés, et puis voila.
Patrick : Ah... Mais concrètement, le présentateur se contente-t-il seulement de lire un prompteur ?
Philippe Souris : Ben, j’sais pas : tu fais quoi toi ?
Patrick : Roh, Phillipe...
Philippe Souris : Ok ok, je vais développer. Non, un présentateur, c’est avant tout un journaliste, mais si on le choisit, c’est parce qu’il est plus charismatique que les autres, mais comme c’est un journaliste, même s’il n’a plus le temps de faire des reportages, il participe quand même aux conférences de rédaction, et il participe quand même au choix des sujets, même si, au final, c’est au rédac’ chef que revient la décision finale (et heureusement sinon je serais au chômage).
Patrick : Ah, et c’est tout ce qui ce dit dans une conférence de rédaction ?
Philippe Souris : Non, on parle aussi de la structure du JT, et ce que doit modifier ou améliorer le présentateur. C’est d’ailleurs pour ça je pense que tu me pose toutes ces questions, s’ils t’ont gardé c’est que vous devez pas en faire souvent des conf' de rédac'.
Patrick : Oh, Philippe...
Philippe Souris : Ben quoi ? Regarde TF1 : ils trouvé que PPDA était fané, ils y ont mis Ferrari à place.
Patrick : (se gratte la gorge) Hum, oui, bon... Un présentateur, il ne reste qu’à la rédaction où il peut aller ailleurs pour travailler ?
Philippe Souris : Toi, j’pense que t’es cloitré dans ton studio (Patrick fait un geste de désespoir face aux attaques), mais sinon un présentateur, il peut aller à l’étranger.
Patrick : Pour ?
Philippe Souris : Ben pour présenter des éditions spéciales ! Par exemple, en 2007, y a Laurence Ferrari qui est allé présenter le journal en Iran pour montrer les conditions de vie, et le 11 septembre 2011, Claire Chazal est allé à New York commémorer les 10 ans des attentats d’Al Qaïda.
Patrick : Donc c’est un phénomène récent qui n’a à peine que 5 ans ?
Philippe Souris : Hé ! Faut sortir les poubelles le dimanche ! En 89 il y en a eu des journalistes à Berlin pour vivre la chute du mur. Tu dormais ou quoi ?
Patrick : Hum, oui, heu bon, c’est moi qui pose les questions. Vous êtes en train de me confirmer, donc, qu’un présentateur est un élément phare du journal ?
Philippe Souris : Même si en te voyant, j’ai des doutes...
Patrick : Bon, je vais prendre ça pour un oui. Voila, vous pouvez maintenant éteindre votre télévision et reprendre une activité normale. Allez, a ciao bonsoir !

Points expliqués aux professeurs durant la minute restante aux professeurs :

  • Le sujet abordé dans l'oral : nous ne répondons pas directement à la problématique mais nous détaillons la partie II de l'écrit.
  • La structure du journal : la première partie pastiche/parodie les journaux télévisés sérieux alors que la seconde partie parodie les Guignols de l'Info.
  • La première séquence de la première partie ("Ce soir sur TF1 [...]") : pastiche de l'annonce des programmes de TF1, le "En direct" du match suivit de la victoire programmée est un clin d'oeil aux diverses interviews préparées dans l'histoire mais aussi au fait que les journaux sont préparés de manière à ce qu'ils devancent à la fois la concurrence mais aussi Plus Belle la Vie (réplique suivante).
  • Les comparaisons ridicules entre les faux clips de campagne des Guignols et le lipdub de la ville de Castres : le contenu en lui même est hors-sujet mais ce qui nous intéresse est la démarche qui est parfois appliquée par le journal parodique : comparer deux élément qui n'ont apparemment rien à voir (ici simplement le fait que ce soit des clips avec des personnalités) pour critiquer (ici les autoroutes à travers la réplique : le fait de dire qu'on ne dirait pas qu'il y a des auteurs différents pour le dernier sous entend qu'on dirait que le lipdub a été réalisé dans le but de se moquer et non de soutenir les autoroutes, tout comme les clips des Guignols envers les candidats à l'élection présidentielle).